Nan Goldin : la vie à vif, entre art, mémoire et révolte
La photographie comme acte de résistance
Nan Goldin, née en 1953 à Washington, est une figure essentielle de la photographie contemporaine.
Son œuvre, à la frontière du documentaire et de l’autobiographie, a bouleversé la manière de représenter l’intimité, la sexualité, la marginalité et la douleur. À travers son objectif, Nan Goldin a fait de la photographie un langage de survie, un acte d’amour et de résistance.

Une enfance marquée par la perte
L’histoire de Nan Goldin est indissociable de sa vie. À 11 ans, elle perd sa sœur Barbara, qui se suicide après des années de souffrance dans une société hostile aux différences. Ce drame fondateur deviendra la source d’une quête de vérité, d’une urgence à témoigner du réel.
Adolescente, elle découvre la photographie dans une école alternative du Massachusetts. Très vite, elle comprend que son appareil photo peut être un moyen de préserver les gens qu’elle aime.
“I used to think that I could never lose anyone if I photographed them enough. In fact, my pictures show me how much I’ve lost.”
Nan Goldin

La Ballade de la dépendance sexuelle
Dans les années 1970 et 1980, Nan Goldin s’installe à New York. Elle y fréquente la scène underground, les bars gays, les clubs punk et les appartements remplis de vie, de chaos et d’amour.
De cette immersion naît The Ballad of Sexual Dependency (1981–1986), une œuvre culte de la photographie contemporaine. Ce diaporama de plus de 900 images, accompagné de musique, devient un manifeste de sincérité brute : un journal intime collectif, vibrant et sans fard. Avec The Ballad, Nan Goldin documente une génération frappée par le sida, la dépendance, la précarité et la violence, mais aussi traversée par la beauté et la tendresse. Ses images, souvent réalisées sur le vif, brouillent la frontière entre art et vie.
L’art comme résistance
Nan Goldin ne s’est jamais contentée d’observer. Elle s’est battue — pour ses proches, pour la mémoire, et pour la justice.
En 2017, elle fonde P.A.I.N. (Prescription Addiction Intervention Now), un collectif militant contre la crise des opiacés et la famille Sackler, mécène du monde de l’art et responsable du marketing de l’OxyContin.
Ses actions ont poussé de grands musées — comme le MET, le Guggenheim ou le Louvre — à rompre leurs liens avec les Sackler.
Encore une fois, Nan Goldin a prouvé que l’art peut être politique.
Arles 2025 : un retour lumineux et bouleversant

En 2025, Nan Goldin a marqué les Rencontres d’Arles, l’un des festivals les plus prestigieux de la photographie.
Elle y a reçu le Women in Motion Award for Photography, remis par Kering, saluant une carrière d’audace et d’engagement.
Son exposition Syndrome de Stendhal, présentée à l’église Saint-Blaise, a captivé le public. Dans cette œuvre, elle juxtapose des portraits de ses proches à des peintures classiques — un dialogue entre l’art du passé et les figures marginales du présent.
Ce projet explore la beauté comme expérience physique, parfois douloureuse, et la puissance émotionnelle des images.
Lors de la cérémonie d’ouverture, Nan Goldin a livré un discours fort et engagé, dénonçant la guerre et rappelant que la photographie ne peut être coupée du monde réel.
Sa présence à Arles a réaffirmé sa place centrale dans le monde de l’art engagé et son influence sur les jeunes générations de photographes.
L’héritage d’une artiste libre
Aujourd’hui, Nan Goldin continue de fasciner par sa sincérité.
Son œuvre se retrouve dans les plus grandes collections, du MoMA à la Tate et continue d’inspirer les artistes qui cherchent à photographier la vie sans détours.
“My work originally came from the snapshot aesthetic… Snapshots are taken out of love and to remember people, places, and shared times.”
Ses images ne cherchent pas à plaire, mais à témoigner. Elles racontent la beauté du chaos, la tendresse dans la douleur, la lumière dans l’obscurité.
Nan Goldin, c’est une mémoire vivante, une voix qui rappelle que photographier, c’est aimer, et aimer, c’est résister.




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